Alicia venait à peine de se réveiller, son corps encore chaud et humide, sa tête totalement embrumée des excès de la veille. Je la regarde en buvant mon café, elle se dirige vers la salle de bain avec mon t-shirt noir qui lui arrive aux cuisses. Les sons synthétiques “Revival 80” compensent largement mon esprit cotonneux qui s’écrase dans le cendrier. J’ai très envie de la rejoindre sous la douche mais je préfère rester dans le salon en mode fantasme, l’imaginant plus douce et suave à chaque goutte d’eau qui glisse sur son épiderme. Je me met dans la peau du savon qui la recouvre centimètre par centimètre et qui disparaîtra embaumant son corps de déesse d’un parfum d’Ibiza. Je me remémore la nuit d’hier, mais rien n’est clair… Finalement je préfère apprécier ce moment, comme si parfois on vivait les choses uniquement pour en savourer la fin, ce dire qu’on a traverser encore une fois le tunnel, “near death experience”. Parfois le désir est plus intense que le plaisir. Demain, j’irai marcher sur la plage. Alicia sort de la salle de bain son iPhone à la main, paradoxe obscur, ses cheveux sont lisses, parfum de lavande fraîche et de miel. Elle me regarde en se caressant les seins comme pour mieux les sécher. La serviette blanche recouvre à peine le haut de sa poitrine, je peux deviner ses tétons qui pointent encore. J’ai envie de l’embrasser, de lui dire que mon cœur est prêt à l’accueillir, que cette nuit était magique… mais je reste muet … elle me fait signe de la rejoindre … elle m’embrasse, sa langue est fraîche, sa peau est encore plus douce que cette nuit… ma main glisse sur son sexe totalement épilé… Le soleil du matin frappe nos visages sans répit… Elle me plaque au sol et me chevauche encerclant ma tête de ses cuisses… Elle me regarde, sévère et décidée et dit :
« Fais moi jouir comme hier, il nous reste une heure … enfonce ta langue ! La playlist est bientôt finie, encore deux morceaux et j’y vais, j’vais être en retard au taf, chante pour moi, baise-moi sauvagement mon amour, Brain Damage Me, Baby »
Je m’exécute tel un soumis consentant, j’aime les femmes dominatrices, ça me rassure. Elle partira, je le sais, elle me manque déjà, J’ai déjà très envie de la revoir… segments de vie… la porte se ferme…
Me voilà au milieu du salon comme un camé en manque, elle doit être dans le métro maintenant. Je serre mon t-shirt comme un trésor de guerre contre moi, je vais passer la journée en mode Glitch Back. Elle m’oubliera… Je suis décidément trop romantique. Je m’allume une clope… je relance la playlist..